(c) Paul-Emile Lucy
Âgé de 28 ans, je suis berger. Je possède un troupeau d’une cinquantaine de bêtes.
Mes parents élevaient également des moutons et c’est tout naturellement qu’à l’âge de 8 ans, j’avais déjà ma première brebis. Je savais qu’à l’âge adulte j’aurais mon propre cheptel, ma bergerie,… et ce n’est pas fini!
Mon CESS en poche, j’ai obtenu un diplôme de technicien agricole qualifié. J’ai alors suivi deux ans de stage afin de parfaire ma formation.
A l’heure actuelle j’élève deux races de moutons. Les mouton Charollais et des Texel Hollandais. Je suis en "reconversion bio".
Le Charollais est un mouton issu de France. Il est blanc avec la tête parfois teintée de rose, rouge ou de gris. C’est une race rustique, habituée à notre climat. Tête allongée et des grandes oreilles dressées. Le troupeau s’élève en plein air, sauf au moment des agnelages, fin de l’hiver où je les rentre à la bergerie et s’il fait froid, les agneaux disposent de lampes chauffantes. Les brebis perdent leur laine au moment de l’agnelage.
Le Texel est une race d’origine hollandaise. Maintenant, il y a quatre variétés, spécifiques à quatre pays: le Texel anglais (ou British Texel), le Texel français, le Texel belge (ou Beltex) et le Texel hollandais.
Le Texel est trapu : un mouton rustique, une peau et laine blanche et le sommet du crâne plat avec le museau noir. De petites oreilles dressées. Ça lui donne une tête carrée. Un bélier peut peser 130kg, voire plus contre 80kg pour une brebis.
Actuellement, depuis février et durant tout le mois de mars, c’est le moment des agnelages et presque toutes mes brebis ont un agneau.
Après l’agnelage, je garde, au minimum, les agneaux trois semaines en bergerie pour qu'ils soient assez forts pour se défendre des intempéries ainsi que des chiens errants ou autres.
Par contre les béliers restent en extérieur, sauf si l'hiver est trop rude (vent, pluie, etc.), alors je les rentre.
Quand, ils sont dehors, ils sont séparés des brebis et agneaux.
Pour la petite histoire :
Une adoption dans ma bergerie !
Une de mes brebis "Charollaise" a agnelé d’un agneau mort. J’ai une brebis "Texel" qui, au même moment, a agnelé de trois agneaux. C’est un peu trop pour la brebis, il y en a toujours un qui évolue moins bien que les deux autres.
Pour faire accepter l'agnelle Texel née triple à la brebis Charollaise qui venait de perdre son agneau, j'ai récolté le liquide amniotique, évacué par la brebis Charollaise, ainsi que le placenta (arrière fait) que j'ai mélangé dans de l'eau tiède et salée.
J'ai lié les pattes de l'agnelle Texel, pour qu'elle ne puisse pas se relever comme un nouveau-né. Après je l'ai badigeonné avec la mixture et bien frotté aux glandes situé à l'attache de queue car la mère sent son jeune par là. J'ai, ensuite, simulé un deuxième agnelage en introduisant mon avant-bras par le passage et lui ai montré l'agnelle souillée. Elle l'a reniflé et l'a léché, donc le tour était gagné.
La gestation chez les brebis dure entre 144 et 151 jours.
Ces deux races sont souvent élevées pour la viande.
J’élève mes animaux pour la sélection et l’élevage, pas pour la viande.
Je fais des concours très standardisés pour avoir une idée d’où je me situe par rapport à la race. Je fais également des échanges avec d’autres éleveurs. (Je suis cependant très fier quand je remporte un prix.). Dans les concours, les critères sont la tête, la musculature, les proportions, l’apparence générale, la finesse,… Je dois préparer mes moutons lors d’un concours, qu’ils soient propres, rasés suivant certains critères, bref, là, je les bichonne.
Actuellement j’ai 4 béliers, deux "Charollais" et deux "Texel", 35 brebis et 15 agnelles.
Je ne m’attache pas aux mâles car même si j’élève mes moutons pour la sélection, je dois cependant me séparer de certaines bêtes, soit pour des échanges soit pour de la viande.
Là je fais des colis de côtes d’agneaux, gigot, merguez et hamburgers.
Ce qui me fait le plus grand bien, m’apaise, c’est de prendre "le" temps avec mes animaux, de les regarder courir ou pâturer. À l’heure actuelle, cela pourrait être considéré comme un luxe ! J’ai du plaisir à voir des enfants qui viennent regarder les moutons, surtout les agneaux.
Besoin d’un renseignement sur ma passion, mon travail, sur les races que j’élève, …, c’est avec plaisir que je vous renseignerai.
(c) Photos Mélanie Lahaye - Photos du concours (c) Paul-Emile Lucy
> Pour me contacter : gsm : 0478/ 90 98 98 et par mail paul-emile.lucy [at] hotmail.com
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