Tony Maka (c) Photo Mélanie Lahaye
Wellinois de souche, j’ai toujours habité la région.
Après des études Techniques en Agronomie à Carlsbourg, le service militaire obligatoire, mon permis poids lourd, une formation comme ardoisier-Zingueur, j’ai travaillé pendant 15 ans comme charpentier-couvreur indépendant. J’ai ensuite suivi des cours de sylviculture et formation pour travailler comme garde-chasse sur un territoire très vaste dans la région, jusqu’à la fin de ma carrière.
Ma passion actuelle et depuis plusieurs années est la greffe des arbres, arbustes,…..
Pour pratiquer des greffes dans le jardin, une des premières règles est
v de respecter le type d’arbre, soit arbre à pépin ou arbre à noyaux. On ne mélange pas.
v Il est tout aussi important de respecter les saisons, la lune montante semble surtout favoriser la montée de sève dans les parties aériennes des plantes : c'est une période favorable pour greffer.
v En lune descendante, l'activité végétative se concentrerait surtout dans les racines : c'est le bon moment pour les récolter, pour couper le bois, tailler, planter et repiquer, ainsi que pour le travail du sol et les apports de fertilisants.
v Pour greffer un arbre, il faut récolter le greffon et celui-ci se prélève quand l’arbre est au repos. Il faut alors bien étiqueter son greffon et l’enterrer dans du sable au nord à l’abri des rayons solaires, ou les entreposer dans un sachet plastique au réfrigérateur.
Quand je prélève mes greffons (février est souvent considéré comme le mois le plus favorable), prendre la partie médiane en laissant 2 ou 3 yeux et colmater le dessus avec du mastic à greffer ou de la cire d’abeille, elle se désintègre naturellement.
Un greffon prend peu de place sur son porte greffe mais au bout de quelques années, il fait partie de la structure de la branche et remplit tout le diamètre du porte greffe.
Les différents types de greffe
La greffe est une méthode de multiplication permettant de reproduire une plante, tout en conservant ses caractéristiques. En voici quelques types :
1. La greffe en fente :
Cette technique est très souvent utilisée dans la reproduction des arbres fruitiers. C’est également la plus facile à effectuer, idéale donc pour s’initier à cet art du greffage.
Vous devez tout d’abord décapiter le porte greffe à une certaine hauteur (au choix), dont le diamètre du tronc est inférieur à 4 cm. Le choix de la hauteur de la greffe fera basse tige, moyenne tige ou haute tige. Il faut plus de 2m en hauteur par rapport au sol.
Fendez-le.
La récolte du greffon doit se faire sur une pousse de l’année sur un arbre sain et doit être prélevé de façon à ce qu’il garde 2 ou 3 yeux.
Taillez-le en biseau en dessous du dernier œil.
2. La Greffe à l’anglaise :
J’effectue cette greffe sur des rameaux.
Il faut que le greffon et le porte greffe et le même diamètre.
Taillez le porte-greffe et le greffon en biseau et mettez-les en contact de façon à n’obtenir qu’une seule tige.
Ligaturez ensuite le tout avec du raphia.
Moi, j’utilise du micropore.
La greffe à l’anglaise est parfaite pour tous ceux qui souhaitent expérimenter la greffe d’arbre.
3. La greffe en couronne :
J’affectionne ce type de greffe car elle reprend quasi chaque fois. La greffe en couronne est une des techniques de greffe demandant le plus de temps et d’investissement pour obtenir de bons résultats. On l’utilise généralement pour revigorer les plantes dont la productivité n’est pas formidable.
Sur les arbres fruitiers attention, uniquement les arbres à pépins qui commencent à prendre de l’âge, on peut la pratiquer pour deux raisons :
v pour permettre à un arbre fruitier de retrouver une seconde jeunesse et le rendre ainsi plus productif;
v pour satisfaire une envie de changement, profiter de ce coup de booste pour obtenir une nouvelle espèce. Où comme chez moi avec un arbre qui porte deux types de pommes différentes voire quatre !
v Cette greffe peut se réaliser jusqu’au mois de mai.
La greffe se fait sur des branches d’environ 15cm de diamètre.
La première chose à faire est de rabattre la partie qui va servir de porte-greffe, donc étêter l’arbre.
Faites une incision dans l’écorce.
Avant tout, préparez le greffon en coupant un rameau que vous biseauterez sur environ 2 ou 3cm.
Incisez l’écorce à la verticale tout autour du porte-greffe sur 4 à 5cm de profondeur.
Essayez d’obtenir ainsi entre 3 à 5 incisions selon le diamètre de la branche.
Insérez ensuite le greffon.
Il ne reste plus qu’à ligaturer le tout en enduisant l’ensemble avec du mastic à greffe.
Moi j’utilise aussi du célophanne ou micropore.
On peut être certain que le greffon a repris qand les bourgeons éclatent après 4 à 5 semaines.
Un petit truc :
pour éviter que les oiseaux ne viennent se poser dessus ou ne viennent picorer les greffons, mettre une branche flexible d’un côté à l’autre du porte greffe et bien ficeler.
Pour assurer la bonne vie des greffons, sur 4 greffons repris, en supprimer deux.
Attention, garder les plus vigoureux.
Autre petit truc pour bien conserver ses pommes :
ne jamais les mettre avec les pommes de terre à la cave, cette dernière dégage une bactérie qui abîme les pommes.
Il faut les conserver dans une cuvelle, étage par étage dans de la sciure de bois ou du sable du Rhin.
Cela permet de favoriser une bonne fermeté aux fruits.
Il existe encore d’autres greffes comme la greffe en écusson ou la greffe à cheval ou la greffe par approche.
Je suis disposé à expliquer, aider celui qui veut s’essayer à la greffe. J’ai quelques années d’expérience à partager.
Une bonne référence de lecture pour qui veut s’essayer :
"Greffer tous les arbres" de Gaston GINGOIS (Editeur Dargaud) ou "Semer, greffer, bouturer" de Jean-Yves PRAT, "La vie en vert" chez Rustica :
(c) Photos Tony Maka
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